Etats-Unis : Selon une étude de plus en plus de jeunes américains, notamment les croyants, choisissent l’abstinence

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Un dossier de l’Institute for Family Studies révèle que les jeunes adultes américains (35 ans et moins) ont moins de relations sexuelles que les générations précédentes. C’est notamment le cas des jeunes croyants qui semblent plus déterminés que leurs aînés à attendre le mariage pour avoir des relations sexuelles.

Des données recueillies lors d’une enquête menée en 2021 par le National Opinion Research Center de l’Université de Chicago, mises en évidence par Lyman Stone, chercheur de l’Institute for Family Studies (IFS), montrent qu’il y a eu, depuis 2010, une  » forte augmentation de la proportion d’hommes et de femmes âgés de 18 à 35 ans qui déclarent ne pas avoir eu de relations sexuelles au cours de l’année précédente » aux Etats-unis.

Selon Lyman Stone, les jeunes adultes mariés sont moins susceptibles de mener une vie sans sexe, le mariage étant de plus en plus tardif chez cette même population, cela explique cette forte augmentation du nombre de jeunes adultes n’ayant pas de relations sexuelles.

« Les personnes mariées sont plus susceptibles d’être sexuellement actives que les personnes non mariées : en 2021, seulement 5 % environ des personnes déjà mariées de moins de 35 ans ont déclaré n’avoir aucune relation sexuelle au cours de l’année écoulée, contre environ 29 % des personnes jamais mariées. En conséquence, le déclin du mariage a tendance à réduire l’activité sexuelle, car les personnes mariées représentent une part décroissante de la population des moins de 35 ans. »

Les données de l’enquête révèlent en outre qu’au cours des 10 dernières années le nombre de célibataires de moins de 35 ans est passé d’un peu plus de 50% au début des années 90 à 75% actuellement.

Cependant, pour Lyman Stone il ne s’agit pas du seul facteur qui entraine l’absence de relations sexuelles chez les jeunes adultes. Il faut également prendre en compte le nombre important de jeunes adultes qui considèrent que le sexe avant le mariage n’est pas une bonne chose.

70% des jeunes adultes semblent être favorables à cette pratique contre 30% qui s’y opposent. Bien que ceux qui sont opposés au sexe avant le mariage sont minoritaires, selon le chercheur « leurs comportements distinctifs sont à l’origine de la tendance ».

« En d’autres termes, une grande partie de l’augmentation de l’absence de sexe a été provoquée par des personnes qui ont des préoccupations morales concernant les relations sexuelles avant le mariage. Il vaudrait peut-être mieux appeler cela de l’abstinence que de l’absence de sexe, car cela correspond aux valeurs exprimées », poursuit Lyman Stone.

Selon lui, la plupart des jeunes adultes abstinents sont de fervents croyants. Et c’est précisément dans cette partie de la population que l’on observe une augmentation significative de personnes abstinentes au cours des dernières années.

« Bien qu’il y ait eu peut-être une augmentation modeste de l’abstinence sexuelle parmi les non-participants religieux ou les pratiquants occasionnels, la part importante de l’augmentation de l’abstinence sexuelle a été parmi les personnes relativement croyantes. »

Ainsi, l’étude de l’IFS montre que depuis 2008, parmi les personnes célibataires de moins de 35 ans qui assistent à des services religieux plus d’une fois par mois, le taux d’absence de sexe est passé d’environ 20 % à près de 60 % en 2021. Tandis que parmi leurs pairs moins religieux, l’absence de sexe est passée d’environ 10 % en 2008 à 20 % en 2021.

Il semblerait donc que les jeunes religieux soient plus déterminés que les générations précédentes à pratiquer l’abstinence.

« Peut-être que les jeunes adultes religieux se conforment simplement aux normes de leurs communautés avec plus de détermination que les générations précédentes. Dans ce scénario, nous ne voyons pas de jeunes religieux changer leur métaphysique pour valider les liaisons sexuelles, mais plutôt, nous voyons de jeunes adultes religieux adopter des normes de comportement plus intenses que les générations précédentes. »

Camille Westphal Perrier


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